PROJET Lieu de Vie et d'Accueil «ALIAS-63»
Pour répondre à l'appel à projet du
Conseil Général du Puy de Dôme
(date remise du document: 31 déc.2013)
Porteurs du projet:
Flavie Merveille (éducatrice spécialisée en MECS sur Montluçon)
L'association ALIAS-63
en partenariat avec
Les CILEs (association Les Compagnons de l'Initiative Locale et d'Entraide)
Le mot du président,
Atypique et innovant, voila ce qui caractérise le mieux, le projet d'ALIAS-63.
Il ne s'agit pourtant pas ici d'une posture ou d'une direction. Cela ne relève pas de la volonté des porteurs du projet de s'affirmer ou de se constituer en tant que structure alternative.
En effet, cette posture est apparue, au fil des réflexions sur le projet. Elle s'est imposée d'elle-même à travers la nécessité de répondre au mieux à la délégation de mission d'accueil social proposée par le Conseil Général. A l'origine de tout cela, il convient de retenir ce qui soutînt le fil de nos discussions : les besoins impérieux de ces enfants. Que doit-on pouvoir leurs offrir, en terme de ré-confort, de re-construction, d'assise et d'accompagnement ? Quels sont leurs besoins ? Qu'est-ce qui leurs permettraient de renouer avec des parcours de vie apaisés et constructifs ?
Pour nous, un outil repéré s'avère transversal à ces interrogations : la quête de l'autonomie, par le jeune.
Aussi vrai que ce qui compte vraiment, n'est pas ce qui se passera dans la structure mais bien ce qui adviendra du jeune, par la suite. Ce qui autonomise les jeunes, tout le monde le sait plus ou moins, ce sont les prises de responsabilités et d'engagements, dans des repères structurés et structurants.
Voila bien ce que nous souhaitons leurs offrir. Bien souvent les structures d'accueil ne peuvent offrir une telle possibilité, la gestion du nombre, de l'effectif, de la techno ou de la méta-structure sont autant de limites à la personnalisation de l'accompagnement.
C'est bien la chance de ces organisations "toutes petites" qui ont des possibilité accrues de se tourner vers les besoins individuels de chaque enfant. En tirant ce fil, notre projet se propose d'aller encore plus loin : mettre l'enfant au cœur d'une vie normale d'enfant. En ce sens, la proposition d'éclater la structure entre un lieu d'accueil et des familles hôtes est particulièrement marquante. Mais quoi de plus normal que de proposer à ces enfants d'accéder à une forme représentative de la vie familiale (un vrai foyer) ? de lui imposer un rythme quotidien, de se lever pour mener des activités programmées ? Le fait que ces enfants soient souvent déscolarisés ne doit pas nous faire oublier leurs besoins de formation, d'orientation et de construction.
L'ouverture vers le monde extérieur sera une proposition d'ALIAS-63. Par la multiplicité des acteurs et des intervenants, les enfants auront autant de possibilités de rencontres et de propositions d'activités. En allant plus loin, il s'agira même de participer à la vie locale, d'utiliser ses services et d'en offrir les siens.
Vous trouverez dans notre proposition le micro-projet de l'atelier VTT électrique, il représente et exprime cette volonté forte d'ancrage territorial.
Attention, il ne s'agit pas, ici, de nier des différences qui ont menées aux parcours chaotiques de ces enfants, mais bien de ne pas les cultiver et de les enfermer dans ces différences. Il faut surtout éviter que ces jeunes finissent par s'identifier à leurs difficultés sociales. Le présent projet a été élaboré par l'apport de connaissances et d'expériences de nombreux partenaires. Retenons, pour l'instant, ceux qui œuvrent dans le champ médico-social, de l'animation sociale ou de l'éducation spécialisée. Le schéma présenté a, à chaque fois, ou interpeller ou susciter un véritable intérêt. Cette idée qui paraît simple, au premier abord, et que vous découvrirez au fil de ce dossier, a fait naître une véritable émulation qui a permis de nous conforter dans nos positions. Cependant, nous ne voulons pas jouer aux expérimentateurs, ce serait hors de propos avec le projet présenté. Les compétences professionnelles rassemblées autour d'ALIAS-63, notamment en matière d'éducation spécialisée, d'animation sociale et d'éducation populaire, sont une première garantie dans la validité de cette démarche.
Mais, les aspects liés à l'innovation sociale, qui tentent d'apporter de nouvelles réponses en matière d'accompagnement social, méritent d'être soutenus, cadrés, évalués. ALIAS-63 ne pourra jouer, seul, cette partition et pour cela s'est rapproché de l'ISTRA, du GERPLA et d'un psychothérapeute systémicien. Le comité de pilotage aura, lui aussi, cette fonction de régulateur de l'innovation, il en donnera, même, les directions. Nous insistons particulièrement sur les temps de régulation, d'évaluation et de supervision pour l'équipe des professionnels d'ALIAS-63. Notons que ce travail, si il représente un surcoût important, est incontournable. Mais, par ailleurs, il offrira les modalités de reproductibilité d'un tel projet, ailleurs et, ou, pour d'autres publics.
Le territoire, si on l'a évoqué en terme d'ouverture proposée aux jeunes, offre également d'autres composants dans notre projet.
A première vue, on peut véritablement se demander comment on peut associer ce territoire et le projet d'ALIAS-63. Du point de vue de l'innovation, on pourrait même croire à un oxymore. Coeur de Combrailles se situe en zone de moyenne montagne, sur un espace enclavé (la zone vide dans la diagonale du vide ?). Ce territoire a vu sa population décroître de façon spectaculaire depuis la fin du XXème siècle (facteur 4). Les épreuves de l'industrialisation, puis des deux guerres mondiales et enfin de la mutation du milieu agricole ont marqué ce déclin. La perte d'activités entraînant inéluctablement la perte des services, Cœur de Combrailles souffre, aujourd'hui, d'un manque de dynamisme et d'attractivité. Finalement classé parmi les zones économiquement non-rentables, le territoire peine à se définir de nouvelles vocations.
Mais, ces constats doivent en entraîner d'autres pour tenter de comprendre les mutations en cours. On constate, depuis une dizaine d'années, un afflux tranquille de nouvelle population sur le territoire. A tel point que les courbes démographiques semblent s'inverser, dans la durée. Ces nouveaux conquérants ont choisi délibérément ce territoire et ses difficultés, au profit d'une qualité de vie qu'ils ne trouvaient pas, ailleurs. Dés lors, il s'agit pour eux de faire preuve d'imagination et de création pour s'installer et proposer leurs activités. Au final, tout cela constitue un vivier d'innovations et d'expérimentations très riche et très vivant. Il serait dommage de ne pas tenter des passerelles entre nos jeunes et ces porteurs de projets ou d'activités. Car, les uns comme les autres doivent être dans une dynamique d'élaboration de projets de vie qui s'inscrit dans la durée.
L'accueil réservé à notre projet par les élus locaux est le signe de ce renouveau en cours. Le projet d'ALIAS-63, même si il ne créera que 7 postes salariés, entre dans le champ du développement territorial. Les élus, et en premier lieu, Monsieur FAVIER, président de la Communauté de Communes Cœur de Combrailles ont tout à fait intégrer cette dimension. L'exemple, encore récent, de l'implantation du foyer de l'ADAPEI sur la commune de Saint-Priest des Champs a permis de constater que l'action sociale est une piste pour le développement de nos zones rurales. A l'élaboration de ce projet, nous avons donc pu constater ces attentes fortes au niveau local, et cela nous amène à considérer particulièrement ces enjeux.
L'ensemble de ces considérations nous ont amené jusqu'à l'élaboration de cette proposition de création d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). Cette forme juridique semble correspondre aux besoins de notre projet, principalement par la prise en compte de ses multiples partenaires. Qu'ils appartiennent aux champs de l'action sociale, médico-sociale, de l'innovation ou du développement territorial, les différents partenaires sont appelés à se réunir pour devenir acteurs et associés, à travers cette cause commune : sur notre territoire, soutenir et accompagner des enfants en difficultés.
Préambule :
Le projet d'accueil se veut être une proposition innovante et créative en réponse au changement des problématiques des jeunes adolescents dont les structures existantes du Puy de Dôme (MECS, familles d'accueil...), et dont les modes de prises en charges ne correspondent plus ou pas suffisamment à ces jeunes.
L'accompagnement que nous envisageons se voudra évolutif, inventif, souple et ouvert pour s'adapter et évoluer en fonction de chaque jeune accueilli. L'enfant est unique et nous pensons que son accueil et les actions menés avec lui, autour de lui et avec sa famille, devront être du «sur mesure». Ceci afin de répondre au mieux à ces besoins et à la nécessité de le rendre le plus possible autonome dans son parcours de vie.
Nous partons d'un constat simple : notre société ne sait plus comment faire pour que tous les individus vivent ensemble et avec leurs différences. Une partie de la jeunesse se retrouve dans l'errance et nous montre à quel point la société que nous leur proposons a du mal à les comprendre, à leur faire une place. Les jeunes sont vulnérables face au marché de l'emploi, la crise du logement, les problèmes liés à la mobilité. C'est particulièrement vrai pour les enfants d'ouvriers et ceux issus de l'immigration ou ceux ayant connus pendant leur enfance des difficultés familiales.
Les enfants qui nous seront confiés cumulent diverses problématiques liés à des parcours de vie particulièrement difficiles et anxiogènes, liés à des séparations multiples, des abandons, des maltraitances, des traumatismes et sont donc placés par le juge dans le but de les protéger et de leur proposer un accompagnement éducatif adapté.
Il est donc important de se préoccuper de ces enfants et de leur montrer qu'il y a un espoir à être, à vivre et à se projeter. Nous sommes tous concernés par cet avenir qui est encore le nôtre et qui est surtout le leur. Nous donnerons comme objectif dans l'accompagnement des jeunes de faire autrement de ce qui peut être proposé dans les services sociaux et médico-sociaux, en général, en reprenant les concepts historiques des Lieux de Vie & d'Accueil : accueil à taille humaine et non traditionnel, tentative des principes d'autogestion, espace de travail sain, vivre avec et vivre ensemble, génie du lieu, activités, travail réel, éducation populaire...
Inscrite dans une sensibilité écologique, notre proposition invitera les jeunes à respecter l'environnement, à vivre autrement, à cultiver l'utopie et se projeter dans un avenir chargé de sens.
Co-construire cet avenir avec eux, c'est ce que se donne comme mission l'association «ALIAS-63».
PROJET Lieu de Vie
SOMMAIRE
Mot du Président d'ALIAS-63
Préambule
Volet 1 : Présentation générale du projet
1- Caractéristiques d'un Lieu de Vie et d'Accueil
2- Caractéristiques du projet ALIAS-63
a - un concept
b - une organisation
c - statut juridique
3- Localisation et zone d'intervention
a- le territoire : description & caractéristiques géographiques
b – le local : l'implantation, le foncier, les modalités d'accès au foncier, plans
c – le foncier : «le Sacristain»
4- Population accueillie
Volet 2 : Projet pédagogique
1- Orientations pédagogiques générales
2- les modalités d'accueil, de séjour & d'accompagnement
a - les modalités d'accueil la pré-admission
l'admission
la sortie de la structure
b - séjours et accompagnement
3- Les modalités de prise en charge
a - les conditions d'hébergement
b - l'organisation de la vie quotidienne au sein de la famille accueillante
c - les activités proposées au local, en journée
d – la prise en charge individuelle
e – l'atelier cuisine
f - les ateliers thérapeutiques
g – l'atelier chantier
h – l'atelier orientation
i – l'atelier VTT électriques
j – les groupes d'expression
k – les avantages d'un accueil à la ferme
4- Règles de vie et interdits
5- Les modalités de travail avec les parents
6- Les modalités de travail avec les partenaires concernés par la situation du jeune
7- Les partenariats mobilisés
8- La supervision, l'analyse de pratiques & la régulation d'équipe
9- Le personnel
10- Les dispositifs de suivi du projet et son évaluation
VOLET 1 :
Présentation générale du projet
1 - Caractéristiques des Lieux de Vie et d'Accueil
Les Lieux de Vie se sont multipliés au cours des années 70 et se veulent être une alternative aux institutions , notamment à la psychiatrie et in fine aux institutions sanitaires et sociales.
Ils sont généralement fondés par un couple (les permanents responsables) autour duquel gravite d'autres travailleurs engagés dans ce lieu que nous appelons les suppléants responsables. L'une des caractéristique de ces Lieux de Vie est qu'ils se situent à la campagne : les enfants participent à la vie quotidienne et aux travaux du lieu, en créant un contact et des liens avec le milieu social proche.
Les Lieux de Vie proposent un espace familial comme espace intermédiaire entre les marges et le social, leur modèle sociologique de référence étant la famille et non pas l'établissement.
Depuis une quarantaine d'année, ces lieux ont évolués en permanence et ont du prendre en compte les nouveaux cadres légaux et réglementaires imposés par les instances décisionnaires et du placement. Ils n'en demeurent pas moins atypiques et toujours engagés auprès des jeunes en marge de la société.
Ils doivent répondre à la mission d'éducation, de protection et de surveillance et associer le plus possible les familles & les partenaires à la prise en charge. Ils doivent mettre en place des modalités d'accueil, d'activités et de mise en réseau de tous les partenaires agissant de près ou de loin à l'intérêt de l'enfant.
Par la Loi du 2 janvier 2002, réorganisant l'action sociale et médico-social, le législateur reconnaît les Lieux de Vie et d'Accueil (LVA). Le décret d'application 2004-1444 précise dorénavant les «conditions techniques minimales d'organisation et de fonctionnement des LVA» et reconnaît la diversité des personnes pouvant être accueillies.
Pour les services de l'Aide Sociale à l'Enfance, de l’Éducation Spécialisée, de la psychiatrie, de la pédopsychiatrie et de la justice, l'accompagnement assuré par les LVA enrichit judicieusement l'éventail de choix en matière de placement de personnes en difficultés.
Les LVA occupent une position à la lisière des établissements médico-sociaux et des accueils familiaux. Ils proposent des solutions adaptées à des personnes pour lesquelles un accompagnement professionnel fortement personnalisé est préconisé.
Schéma d'organisation « classique » d'un LVA
2 - Caractéristiques du Projet d'ALIAS-63
a – un concept
Nos réflexions pour l'élaboration de ce projet nous ont amené à définir un schéma atypique, différent des formules classiques des LVA, mais, nous semble-t-il, adapté.
La particularité qui sous-tend le caractère innovant du projet réside dans le choix de créer une structure la plus ouverte possible, ancrée sur son territoire. Les enfants accueillis ont besoins des repères d'une vie «normalisée» et ainsi d'éviter toute possibilité d'enfermement.
Une particularité pas si innovante, au regard des 1ères théories de Deligny, mais qui prend une autre signification dans la modalité de l'action sociale.
De plus, la Loi du 3 Mars 2007, réformant la Protection de l'Enfance, permet l'expérimentation et la mise en œuvre de prise en charge variées et graduées permettant de mieux répondre aux diverses problématiques rencontrées par les jeunes et leurs familles.
A travers la volonté d'intégrer l'enfant dans une vie sociale structurante, il nous est apparu nécessaire:
- de proposer une structure éclatée, avec un lieu d'activités, d'apprentissages, de rencontres et d'orientations, en journée, avec des suppléants responsableset des hébergements dans des familles (3 à 4 familles pluri-actives, accueillant chacune 2 enfants) les soirs, week-end et petites vacances, avec des permanents responsables. Nous y voyons comme avantages : l'alternance des temps de l'enfant, entre «la maison» et l'activité (et finalement, comme tout autre enfant), le repère du foyer et du rythme familial.
- de bénéficier d'un réseau d'acteurs locaux, aux compétences multiples et variées, afin de pouvoir proposer un maximum de possibilités de rencontres et d'expérimentations pour les enfants accueillis.
- de participer à la vie locale, à travers des actions d'intérêts collectifs, dans les domaines culturels, environnementaux ou de solidarité.
- de garantir la démarche d'autonomisation de l'enfant jusqu'à leur représentation au sein des organes de décisions.
Dans la démarche de projet, nous bénéficions du soutien et de l'accompagnement d'une association locale ( Les «Compagnons de l'Initiative Locale et d'Entraide) qui, répond, en partie, à nos besoins d'ancrage territorial. Il existe un véritable réseau d'acteurs (animateurs, intervenants...) mobilisables.
L'association «ALIAS-63» s'articule autour de trois thèmes qui nous paraissent comme les fondements de notre proposition.
Nous souhaitons nous affirmer autour de valeurstel que la nécessité pour les jeunes d'atteindre et d'accéder à leur autonomiepar les apprentissages, par de la pédagogie, par l'orientation et la co-construction du projet personnalisé. Nous souhaitons une ouverture à tout prixpar le milieu rural et campagnard, par les liens avec le territoire (association, clubs, animation...), par des pratiques d'entraide et de solidarité en interne comme en externe, par un réseau d'acteurs locaux et à travers des cadres structurants (vie en famille, vie active). Nous affirmons la nécessité d'offrir aux enfants des repères structurants par des activités souples et adaptées, par la présences d'adultes permanents et repérés, par le partage d'une vie quotidienne qui a du sens, par des activités de soins, d'orientations et d'apprentissages basés sur l'expérimentation.
Le Lieu de vie favorisera « l'émergence d'un processus thérapeutique. Le cadre contenant proposé, la permanence de l'accueil et l'engagement des accueillants, l'espace de vie et les interactions qui s'y découlent, l'effet structurant des espaces d'accueil (et d'activités), le cadre d'écoute et de verbalisation favorise un mieux-être chez les adolescents accueillis. Ces effets seront renforcés par un partenariat thérapeutique interne et externe. Une part des effets soignants, générés par la mise en œuvre d'une démarche d'individuation et de personnalisation, permet à la personne de s'identifier et de trouver un équilibre entre se conformer et se différencier. Minart. in « Lieux de vie et d'accueil, réhabiliter l'utopie » - édition érés- 2013.
Nous proposerons une prise en charge dans la globalité de l'enfant que ce soit en terme d' accueil, de travail avec les familles, de RDV , d'ateliers thérapeutiques, d'observations, de diagnostic et d'analyse clinique de la problématique de chaque jeune, ce qui compose le soin de manière générale.
Nous proposerons des activités en évitant d'être dans de « l'occupationnel » mais plutôt en cohérence avec le vivre ensemble sur un lieu, le local et qui seront à la fois autant celles des accueillants que des accueillis. Le local sera une sorte de ferme pédagogique où les jeunes apprendrons à vivre à la campagne, à s'occuper des animaux, du jardin et à réaliser des chantiers de rénovation pour améliorer l'aspect du lieu. L'activité pourra être utilisée entièrement comme apprentissage à la vie professionnelle, mettre un pied à l'étrier, ou comme médiation thérapeutique. Le quotidien rural est donc une occasion éducative d'autonomie, de responsabilité, de dépassement, de socialisation.
Nous n'oublierons pas la partie pédagogique et d'apprentissage nécessaire à maintenir les acquis des jeunes voir même à les développer en leur proposant divers ateliers comme la cuisine, l'atelier chantier, les ateliers pédagogiques et l'atelier VTT.
Nous prendrons le temps, en individuel, de se soucier de l'orientation de chaque jeune en co-construisant avec lui un projet personnel et professionnel en l'accompagnant sur des recherches de stages, de solution adaptée pour reprendre la poursuite d'une scolarité ou rechercher des structures correspondant à son niveau, ses souhaits ( CEP, GRETA, ADEF+, CFA, éducation nationale, structures spécialisées... ).
b - Une organisation
Notre projet se caractérise par une organisation (schéma 2) qui présente de nombreux avantages:
Il offre à chaque enfant la possibilité de vivre dans une ambiance familiale quasi «normal», dont la relation pourra se construire pas à pas et dont la permanence sera signifiante pour l'enfant. Ce repère permettra à l'enfant d'accéder à un rythme, à un noyau familial protecteur et sécurisant. Tout l'enjeu de la famille sera de développer l'attachement comme outil relationnel et ainsi de permettre à l'enfant «blessé» de structurer sa personnalité, de se construire ou reconstruire dans un milieu stable et bienveillant.
L'enfant vivra dans une ambiance familiale et expérimentera un mode de vie et de relations où la solidarité, l'entraide et l'affectif ont leurs places et où l'adulte n'est ni un danger potentiel, ni un salarié de passage. Ainsi l'enfant pourra expérimenter la solidité du lien, travailler sa relation à l'Autre en comprenant ce qui fait difficulté pour pouvoir les dépasser et se dépasser. Cette famille sera donc son repère où il pourra se réfugier lorsqu'il en ressentira le besoin. Pour une raison ou pour une autre, il pourra se retirer du groupe avant de le réintégrer.
La possibilité de repli évitera à l'enfant de «contaminer» le groupe et le plonger dans une dynamique destructrice. L'isolement temporaire ne sera pas pris comme une sanction mais comme un temps d'apaisement en cas de comportement violent, par exemple. (cf recommandation de l'ANESM).
En journée, le jeune retrouvera d'autres jeunes, comme lui accueillis dans d'autres familles, ce qui créera une dynamique de groupe (approche pédo-psycho-sociologique) et un sentiment d'appartenance à un lieu spécialement pensé pour eux et à eux. Tout l'enjeu sera donc qu'ils s'approprient ce lieu collectif et le fassent vivre en l'adaptant à leurs besoins et à ceux qui y vivront plus tard.
Comme l'indique l'ANESM, la différenciation des lieux et des temps d'intervention concourra à favoriser le développement de la convivialité et amoindris les tensions.
Les permanents du lieu (familles et autres intervenants) seront là pour les y aider et les accompagner dans leurs projets personnalisés mais aussi collectifs dans le «vivre ensemble». La permanence et la continuité des intervenants favorisera pour les adolescents la possibilité de faire l'expérience de la prévisibilité et de la fiabilité des liens.
Enfin, cette proposition offrira aux permanents familiaux une certaine souplesse, de par la multiplicité des acteurs, en évitant de les mobiliser 24h/24, soumis et corvéables à l'activité d'accueil.
Les suppléants responsables et les animateurs travailleront essentiellement en journée et pourront le soir et les week-end se retrouver chez eux.
De par ce mode d'organisation et la multiplicité des acteurs, cette structure assurera sa durabilité et sa pérennité car le LVA n'est pas raccroché à une personne ou une famille.
Schéma de la proposition ALIAS-63
c - Statut juridique
3 formes juridiques sont constitutives de LVA : l'association loi 1901, le statut de travailleur indépendant, les sociétés. Examinons, au regard du projet, ces différentes formes d'organisation :
- le statut d'association est le plus répandu. Le LVA fait cause commune, le caractère désintéressé est une des caractéristique de l'activité. Le statut fiscal associé ne semble pas poser problème, selon la règle des 4P.
Le problème de la représentation des salariés au sein des instances semble majeur. Sans voie délibérative, ils doivent remonter toutes les informations du terrain auprès de l'organe décisionnaire (le CA), pour valider et orienter les décisions de gestion, pour le terrain. On peut s'interroger sur le bien-fondé et l'efficience d'un tel schéma, surtout en LVA, où la notion de permanent responsable / suppléant apporte un éclaircissement sur les enjeux de l'organisation des pouvoirs.
Le CA pourrait être un outil d'aide et de collaboration à l'orientation et à la gestion, pour l'équipe salariés, mais quid de la place d'un comité de pilotage, demande formulée à travers l'appel à projets ?
Des contraintes réglementaires existent empêchant les collectivités de participer aux instances d'associations qu'elles financeraient. La création de comité de pilotage est une manière de contourner ce problème, tout en remettant en cause le schéma institutionnel classique des associations.
- le statut de travailleur indépendant est pertinent au regard de la réalisation de l'activité. Les permanents sont souvent à gérer, seuls, toutes les contraintes de l'activité. Les conditions de travail ne peuvent pas être adaptées à un statut de salarié, le statut TI offre toute la souplesse pour la réalisation des activités LVA.
Ce statut implique de considérer l'accueillant comme un prestataire d'un service. En revanche, il ne retranscrit pas le travail partenarial effectué qui est bien au-delà des aspects "prestation de services", strictu sensu. L'adéquation comité de pilotage / travailleur indépendant pose problème.
- les statuts de sociétés : dans les champs des SA ou SARL, hors le champ restreint au commercial, il existe des formes de sociétés particulières qui peuvent retenir notre attention, les sociétés coopératives. La notion de co-opération semble d'emblée correspondre à des principes LVA et encore mieux avec le schéma présenté. Il existe une co-construction, un co-fonctionnement, le projet est de co-opérer autour de l'enfant, pour répondre au mieux, à ses besoins.
Il existe aussi des opérateurs : chacun, à des places distinctes, opère de son domaine pour le bien de l'enfant. La multiplicité des opérateurs ouvre les champs des possibles, pour l'enfant.
En préalable, rappelons que les systèmes coopératifs n'impliquent pas nécessairement la dilution des responsabilités, les associés sont à voix égale dans les organes de décisions. Mais dans le fonctionnement, il peut exister des formes d'organisations hiérarchisées.
Dans les statuts coopératifs, on distingue 2 courants :
- les SCOP (loi 47 & suivantes) sont des sociétés où la place des salariés au titre d'associés en constitue le fondement. L'outil de production (de services) appartient et est géré par ceux qui l'utilisent. Dans le cadre du projet, les permanents responsables et suppléants seraient donc associés à la gestion du LVA. Dans ce schéma, on perçoit, tout de suite, une meilleure adéquation entre fonctionnement et instances.
La seule limite qui pourrait apparaître à l'analyse est que la SCOP s'organise autour d'un outil de production. Certains pourraient considérer les LVA comme vecteur d'une production sociale, cependant reconnaissons que nous sommes assez loin de l'idée de "chaîne de fabrication". Et, n'y aurait-il pas de dérives possibles, en laissant aux professionnels, seulement, les soins de la gestion ? On comprend à travers la présentation du projet, la volonté d'ouverture à tout prix de l'organisation sur son territoire. Les SCOP intériorisent les outils de fonctionnement pour créer des structures très autonomes. Le comité de pilotage peut être le garant de l'ouverture aux partenaires et au territoire.
- les SCIC (loi du 17 Juillet 2001) - Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif, sont caractérisées par le multi-sociétariat. Les associés doivent être : les salariés, les usagers et une ou des autres catégorie d'associés, à définir. Cette particularité réside dans la volonté d'organiser le sociétariat autour des partenaires multiples d'un projet dans le but de définir et de réaliser une mission d'intérêt collectif.
On voit tout de suite par là que cette proposition s'établit sur une démarche partenariale forte autour des acteurs du projet. Concernant notre proposition, le sociétariat serait donc basé sur : les salariés, les enfants, le Conseil Général, les collectivités locales, les intervenants auprès des enfants (animateurs, thérapeutes..) et éventuellement, tout autre personne physique ou morale, intéressée de prés ou de loin à la tenue du projet.
Nous serions là dans une organisation tout à fait innovante, qui n'a jamais été tentée jusqu'alors.
L'intérêt majeur de cette proposition est la garantie d'une ouverture constante du projet à toutes formes d'implication et de participation. Des bénévoles, par exemple, pourraient y avoir leurs places.
La place du conseil général dans la structure gestionnaire et décisionnaire semble, pour le moins, pertinente. On pourrait parler d'un comité de pilotage qui dit son nom. Des dispositifs légaux existent pour permettre la participation de collectivités et d'élus au sociétariat des SCIC.
Cependant, on pourrait voir dans cette proposition une limite formelle, comme le souligne le Président de la Fédération Nationale des LVA :
"Il y a en effet la possibilité de créer une SCIC, mais elle a l’inconvénient d’associer les bénéficiaires dans le conseil d’administration, ce qui pose problème pour l’accueil des mineurs par exemple."
A travers la notion d'usagers ou de bénéficiaires de la SCIC, on peut déjà s'intéresser à leurs définitions. L'idée constitutif du statut SCIC était de mettre en association le client et le vendeur pour une démarche d'intérêt collectif. A la considération du projet, le conseil général n'est-il pas l'organe payeur d'une prestation d'accompagnement social ? Le territoire sera, lui aussi, un bénéficiaire du projet, de par la mise en place de l'activité, la création d'emplois.. c'est un axe fort qui ressort de notre proposition.
Il n'en reste pas moins que la place des enfants doit être discutée, il sont bien sûr au cœur de toute la démarche. Le fait qu'ils soient mineurs posent problème, mais la fréquence et la durée des séjours, également. Dans les structures classiques, les Conseils de Vie Sociale donnent une place particulière aux usagers pour exercer leurs droits de représentation. Les usagers passent, mais le conseil, lui, reste en place. On peut tout à fait envisager de formaliser le conseil sous un statut associatif, association qui pourrait être un des associé de la SCIC. Une telle interface paraît cohérente dans la réalité du fonctionnement.
On voit déjà que toutes ces questions liées à la pertinence de la SCIC comme gestionnaire d'un LVA, peuvent constituer une démarche intéressante pour les acteurs du projet. Il est évident qu'à travers cette démarche, le statut ne s'impose pas, ne se décrète pas, d'emblée. Il est constitutif d'une démarche partenariale affirmée.
Aussi notre proposition consiste à créer une association loi 1901, chargée de mettre en place le projet. Parallèlement, les partenaires, notamment et principalement, le conseil général, seront informés et sensibilisés de notre volonté de créer une SCIC.
Aux termes des réflexions, il sera possible de transformer l'association en société, cette volonté initiale sera inscrite à l'article 2 des statuts de l'association. A ce tire, on pourrait parler d'une association de préfiguration.
Cette proposition reste non-coercitive, c'est à dire qu'il n'y a pas obligation du résultat. Si toutefois, la proposition de statut SCIC n'était pas retenue, l'association pourra faire évoluer sa structuration par la rédaction d'un règlement intérieur, d'une charte ou, si il y a lieu, par la voie de modifications statutaires.
3- Localisation et zone d'intervention
a – le territoire : «Coeur de Combrailles»
Le projet se situe sur la communauté de commune «Coeur de Combrailles», située à environ 1 heure des grandes ville comme Clermont-Ferrant, Montluçon et Aubusson. Les familles hôtes en seront résidentes. Toutefois, l’accès aux activités d'animation, de formation, et de soin pourront se dérouler également sur les communes de Pontaumur ou Saint-Eloy Les Mines.
Destination | Kms | établissements |
Montluçon | 48 | Lycée, hôpital |
Clermont-Ferrand | 58 | CMPP, lycée, hôpital |
Riom | 63 | Cité administrative |
Saint Gervais d'Auvergne | 17 | Collège, mission locale, ADEF+ ... |
Saint Eloy les Mines | 28 | IME, SESSAD, GRETA.. |
Pontaumur | 20 | Collège, lycée |
Evaux les Bains | 32 | ITEP |
Le local, quand à lui, sera implanté sur la commune de Biollet, au lieu-dit «le sacristain». Le territoire est riche de structures, d'entreprises, de personnes aptes à accueillir et accompagner les jeunes du Lieu de Vie : collège, Mission Locale, GRETA, EITT (ADEF+), commerces, club sportifs, bibliothèques,etc..
.Le Coeur de Combrailles propose un large éventail de services à la population :
Le Coeur de Combrailles, c’est aussi un dynamisme culturel et associatif, qui propose aux habitants et aux touristes, de nombreux atouts :
Extrait du site web de «Cœur de Combrailles»
Les Combrailles (la population, les élus) sont sensibles au projet ALIAS-63, car il est adapté aux territoires ruraux en difficultés. Un territoire où le passé est trop présent et l'avenir, pas encore assez...
La difficulté majeure de ce territoire réside dans la mutation du milieu agricole qui a contribué à la désertification du territoire. La perte des activités entraînant la perte des services, le territoire a vu sa population diminuer de manière constante, depuis plusieurs dizaines d'années. Il suffit de visiter les centre-bourgs des communes de Coeur de Combrailles pour constater que plus de 60% des maisons sont vides et que bien des commerces ont disparu. Le manque d'attractivité semble, désormais, être un problème majeur pour le développement du territoire.
A contrario, on observe une autre tendance qui, de premier abord semble paradoxal, mais montre que les effets de la mutation sont encore en cours : il existe une arrivée constante de nouvelles populations sur le territoire. Réduire cette tendance au terme de «néo-ruraux» serait limitatif, car, bien souvent, ces personnes, victimes de cette même mutation, ailleurs, ont trouvé ici les moyens d'accéder à du foncier moins cher pour permettre de mener leurs projets d'activités. Cependant, ce phénomène se voit sur l'ensemble du territoire national :
Pour 90% de citadins, la campagne a évolué et plus de 8 millions d’entre eux (39%) désirent s’y installer, soit un million de plus qu’en 2005. Et ce n’est plus seulement pour y passer leur retraite. En effet, 50% des citadins souhaitant vivre à la campagne veulent le faire lorsqu’ils sont actifs et 23% envisagent même de changer d’employeur ou d’activité pour y travailler.
L'installation durable de citadins à la campagne est loin d'être un phénomène de mode : 77% des maires interrogés considèrent en effet qu'il s'agit là d'un véritable fait de société ; d'ailleurs, 93% d'entre eux ont été concrètement approchés par des citadins susceptibles de s'installer sur leur commune au cours des cinq dernières années.
Qu'elle soit récente ou déjà engagée, l'installation de citadins représente un enjeu pour les communes rurales : 73% estiment en effet qu'il s'agit là d'un facteur indispensable à la survie de leur commune. Ce n'est pas tant la reprise d'une entreprise ou d'un commerce local qui intéresse les élus (13%), que la contribution au dynamisme des services de proximité et l'apport plus général de vie dans la commune et les associations (76%).
enquête IPSOS - «les citadins s'installent à la campagne».
Cette tendance est très visible sur notre territoire, elle a été renforcée par la présence du temple boudhiste de Biollet (qui concerne une centaine de familles), et par l'essaimage d'initiatives et d'alternatives pour des projets d'installation. On peut citer des agriculteurs en production bio, des artisans en éco-construction ou basés sur des techniques de tradition, des artistes en résidence et création permanentes, des prestataires d'offres de services à la personne...
D'une certaine façon, le territoire devient attractif et dynamique, car il commence à se tisser un réseau d'acteurs locaux, un réseau de «savoir-faire» et «savoir-être», un réseau inter-générationnel etc..où tout semble à inventer et à construire.
L'association des CILEs, qui accompagne ce projet, contribue à l'émergence de ce réseau ; l'un de ces slogan est : «Combrailles, terre d'avenir ?... ! ».
Pour finir sur les notions de territoire, notons que ces enjeux font échos à des débats nationaux sur l'égalité des territoires, et de la prise en compte de cette fameuse «diagonale du vide». Le projet ALIAS-63 est une réponse, voire, un axe possible pour contribuer aux solutions envisagées. Nous veillerons à ce qui pourra être proposé par les pouvoirs publiques, dans ce domaine.
b - Le Local : l'implantation, le foncier, les modalités d'accès au foncier, plan prévisionnel
Le bourg de Biollet est situé à flanc de colline, à environ douze kilomètres au sud-ouest de la ville de Saint-Gervais-d'Auvergne.
Elle a accueilli jusqu'à 1 221 habitants au milieu du XIXe siècle et a connu ensuite un déclin démographique essentiellement lié à l'exode rural. Le phénomène perdure mais il semble diminuer depuis le milieu des années 1990, grâce notamment à un retour à la vie rurale. - source : wikipédia.
En 2008, la population communale se composait de 326 habitants dont 36,5 % d'actifs et 11,3 % d'élèves ou d'étudiants. Les retraités représentaient 36,1 % du total. Le déclin démographique a débuté dès le début des années 1950 pour ralentir vers le début des années 1990. Le nombre d'habitants a stagné pendant environ 10 ans, mais la venue de nouveaux résidents en provenance d'autres communes, d'autres départements ou d'autres pays n'a pas favorisé le retour de la croissance démographique. Cependant le déclin démographique semble s'enrayer peu à peu grâce à ce phénomène.
Évolution démographique de BIOLLET
C – le foncier : «le Sacristain»
Le lieu dit «le sacristain» se situe à environ 600 mètres de l'entrée du bourg de Biollet. On accède au stade de foot / terrain de tennis, à environ 400 mètres, à partir du chemin derrière la maison.
Il s'agit d'une ferme comprenant une partie habitable de 270m², des dépendances (étable, grange, atelier) de 450m², sur 5000m² de terrain attenant. Le tout était habité et en fonction, il y a un an, à peine. Donc, la maison est habitable, mais des travaux sont à prévoir : aménagement des locaux pour l'usage collectif, complément de l'isolation, travaux d'embellissement.
Démarches d'accès au foncier : notre première démarche fut d'interpeller les élus afin de savoir ce qu'ils connaissaient de disponible et d'accessible en terme de foncier mobilisable sur le territoire. Après avoir suivi quelques pistes, nous avons découvert l'annonce de l'agence JOVIMMO, concernant «le sacristain». Le prix de vente est très attractif au vu des potentialités et de la surface des bâtiments. La surface des dépendances, les possibilités d'aménagements sur la partie habitable, nous ont totalement convaincues. Nous avons ensuite sollicité des artisans du bâtiment pour avis et expertise des projets d'aménagement, puis les élus locaux (le maire, le conseil, la communauté de communes) pour valider l'opportunité de cette implantation.
Avec ces retours très positifs, nous avons décidé d'intégrer pleinement l'acquisition et les travaux y afférents dans le plan de financement du projet. Conscients de l'attractivité de l'offre de vente, nous avons rencontré le propriétaire-vendeur pour lui expliquer les cadres de notre projet et proposer les formes d'un compromis de vente. Nous nous sommes ensuite rapprochés de Maître ESPAGNOL, notaire à St-Gervais d'Auvergne afin de rédiger le compromis sous conditions suspensives (sélection du projet, par le conseil général, obtention du prêt bancaire). Le compromis a été signé le 26 Décembre 2013.
4- Population accueillie
Le lieu d'accueil accueillerait un groupe mixte de 6 adolescents de 11 à 18 ans en grandes difficultés, en situation familiale, sociale ou psychologique problématique. Les jeunes seront placés principalement sur orientation de l'Aide Sociale à l'Enfance du Puy de Dôme et une place sera prévue un jeune d'un autre département.
Il s'agirait d'accueillir des jeunes ayant des troubles du comportement, des troubles et des fragilités psychologiques (état limite, trouble névrotique ou psychotique), des troubles psychosomatiques et antisociaux, des hyperactifs, des toxicomanes, des jeunes qui cumulent des nombreuses carences éducatives et affectives, déprimés, privés de famille, mineurs isolés, qui sont en manque de repères et de références à la loi etc.. et qui sont bien souvent sortis des cursus scolaires ou d'apprentissages et qui ne sont donc plus scolarisés ou rejetés des milieux scolaires ordinaires. Il s'agirait d'enfants ayant mis en échec leurs divers placements que ce soit en MECS ou en famille d'accueil et notamment, à ce titre, des adolescents ayant épuisés de nombreuses autres solutions de prise en charge.
Même s'il est délicat de catégoriser les enfants accueillis pour ne pas les stigmatiser, nous nous garderons la possibilité d'étudier chaque dossier et émettrons des réserves concernant des jeunes présentant des troubles psychiques graves, des enfants trop dangereux pour eux-mêmes, le groupe et autrui.
VOLET 2 :
Projet pédagogique
1 - Orientations pédagogiques générales
L'expérience dans divers établissement conforte l'idée de créer un lieu d'accueil et d'accompagnement de type familial et collectif plus harmonieux au niveau des valeurs de référence et plus cohérent dans la vie quotidienne. En alternative ou en complémentarité aux institutions, le projet d'accueil n'en est pas moins, pour ALIAS-63 éducatif et thérapeutique. Nous voulons faire une proposition éducative personnalisée au jeune accueilli pour l'aider à exprimer ses difficultés et préparer son avenir. Nous souhaitons proposer un espace familial et collectif où les personnes accueillies partagerons avec nous un vécu quotidien par l'intermédiaire d'échange verbaux et d'activités dans un «ici et maintenant», l'objectif le plus important étant de favoriser le développement de l'autonomie des jeunes et la résolution des conflits qu'ils vivent dans les interactions avec leur environnement. Nous nous inscrivons dans les courants de pédagogie active (Cf Freinet, Montessori, Piaget,...) privilégiant l'apprentissage par l'expérience et l'implication dans des situations réelles pour augmenter les chances d'enclencher un processus aidant et soignant. Nous défendons une ligne psychosociale en intégrant les apports de la psychanalyse (Freud, Jung, Tosquelles, Guittari, Dolto, Winnicott, Allione...et chez les pédopsychiatres : David, Ruffo, Cyrulnick) et les apports des théories systémiques ( Elkaïm, Trappenier, Malarewicz...)pour compléter et confirmer les qualités éducatives et sociales.
Nos références dans le domaine de l'éducation spécialisée sont des éducateurs/chercheurs comme Deligny, Cartry, Fourré, Rouzel, Lemay, Minart .
Le lieu d'accueil sera donc ouvert et surtout compréhensible, accessible, sans chambre noire, avec des règles connues, explicites, respectées et relativement stables. Il est donc important que les enfants accueillis puissent vivre des expériences différentes que celles vécues dans leur famille ou en institution, en participant à la vie familiale, collective et locale, en partant à la rencontre de personnes de divers milieux. Nous ne nous positionnons pas en tant que «famille modèle» et, de par les caractéristiques du projet, proposerons un modèle familial, collectif et organisationnel.
2- les modalités d'accueil, de séjours et d'accompagnements:
Les jeunes seront accueillis au sein de notre lieu d'accueil par l'intermédiaire d'un tiers tel que l'ASE, la PJJ, une institution, une association avec laquelle nous devrons établir les modalités d'accueil et de prise en charge.
A- les modalités d'accueil
la pré-admission :
Dans un premier temps, nous rencontrerons le responsable éducatif du jeune et définirons ensemble la pertinence de l'accueil. Une première ébauche du projet pourra être réalisée lors de ce premier entretien. Nous ne souhaitons pas la présence du jeune au cas où nous décidions de ne pas donner suite à la demande d'accueil. Nous serons vigilant à ce que la structure demandeuse s'engage avec nous et désire être référent pendant toute la durée du séjour comme garant du projet et tiers dans la relation lieu d'accueil/jeune.
Une réunion avec l'ensemble des permanents sera organisée pour réfléchir à la demande, valider la décision d'accueil et préparer les modalités de l'arrivée de l'enfant.
Une visite du lieu d'accueil pourra être proposée aux parents avant l'admission de leur enfant et en présence de l'éducateur référent.
L'admission se fait donc au cas par cas, les permanents resteront attentifs à ce que le groupe constitue un ensemble dynamique.
L'admission :
Ensuite, si la demande d'accueil est validée, nous souhaitons rencontrer le jeune et son référent pour d'une part, permettre au jeune de découvrir le lieu d'accueil et d'autre part vérifier si le jeune adhère à cette proposition. En fonction de la situation de chaque jeune, nous pourrons proposer un temps de découverte afin d'établir une première rencontre.
L'accueil se fera au local afin que le jeune rencontre ses paires ainsi que l'ensemble de l'équipe. Il sera ensuite accompagné dans sa famille d'accueil.
Enfin, l'accueil sera validé lors de la réalisation d'un contrat de séjour (ou à défaut, le DIPC) établi entre le jeune, sa famille, le lieu d'accueil et le référent éducatif ou de placement. Ce contrat mentionnera les modalités et conditions d'accueil général et comprendra une partie spécifique au jeune accueilli où seront spécifiées les grandes lignes du projet le concernant (type de séjour, organisation des appels téléphoniques, des visites, des vacances en famille etc..). Nous veillerons à prendre en compte les remarques et souhaits des familles et à rédiger le contrat clair et simple en terme organisationnel. Ce document pourra être co-signé par les parents de l'enfant.
Un ensemble de documents sera remis à l'enfant et à sa famille comportant le livret d'accueil, la charte des droits et des libertés, le règlement de fonctionnement, le contrat de séjour et une note explicative quant à la mise en œuvre du conseil de vie social.
La sortie du lieu d'accueil :
Nous serons particulièrement attentifs à la préparation de la sortie du jeune du lieu d'accueil, surtout en cas de rupture et préparerons par avance son retour en famille, sa ré-orientation ou son orientation en tant que jeune ou jeune majeur, en fonction de son degré d'autonomie et ses capacités d'insertion dans la société.
Il sera essentiel de donner aux jeunes le temps nécessaires pour dire «au revoir», aux adultes qui l'ont accompagnés, ainsi qu'aux autres adolescents du groupe.
Nous souhaitons que tout soit mise en œuvre dans la préparation de son retour en famille.
Nous demanderons au service placeur d'anticiper, avec nous, le départ du jeune du Lieu de Vie (cf. «modalités de partenariat»).
B- Séjours et accompagnement
Le partage de la vie dans un nouveau contexte pourra permettre aux jeunes accueillis de créer des liens différents de son vécu, des liens de confiance où sa parole sera entendue et où une réflexion sur lui-même pourra s'engager en dehors de toutes les tensions sociales et affectives présentes ou passées. Ce lieu pourra être vécu comme un espace de transition, d'apaisement, de décompression afin de retrouver un équilibre physique et psychique dans un lieu sécurisant et contenant.
Le travail de reconstruction psychologique des jeunes accueillis leur permettant d'intégrer la Loi (symbolique), de travailler sur le lien et sur le sens à donner à leur problématique, sera un des facteurs essentiels de résilience.
Un jeune en souffrance peut créer du sens dans son existence lorsqu'il a la possibilité de s'appuyer sur d'autres personnes, que nous nommons les tuteurs de résilience, qui sont en lien avec elles et qui posent un cadre structurant, et représentent un repère solide tout en laissant le jeune se développer à sa manière.
L'accompagnement éducatif sera personnalisé en fonction de la problématique de chaque jeune et un travail pourra s'effectuer en fonction de l'histoire, des parcours de vie, des relations établies ou à construire, en fonction des désirs et des projets de chacun. Une multitudes d'activités sera offerte aux jeunes dans la possibilité du lieu et de nos compétences pour que chacun puisse expérimenter des savoir-faire et savoir-être et ainsi avoir la possibilité de s'orienter sur une activité qui lui a plu.
Un accompagnement personnalisé permettra à chacun de donner un sens à sa vie et ainsi construire son avenir. Un Projet Individualisé de l'Enfant(ou Projet Personnalisé de l'Enfant) sera établi avec le travailleur social référent, le jeune et l'équipe du lieu d'accueil. Ce projet comportera les objectifs et les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs fixés. Des rencontres seront organisées pour faire un bilan complet de la situation du jeune et pour redéfinir ensemble le projet du jeune. Ce projet sera donc évalué régulièrement, deux fois par an environ (au minimum et plus si besoin), en fonction des objectifs et des moyens mis en œuvre avec les partenaires responsables du jeune. Il sera discuté avec la famille du jeune, sous réserve des dispositifs de justice, lors d'une rencontre organisée entre le lieu d'accueil et la famille du jeune et en présence de l'éducateur référent.
Tous les mois un bilan sera établi pour faire le point sur le mois passé et pour définir les objectifs du mois à venir.
Un rapport d'évolution de la situation de chaque jeune accueilli sera réalisé par l'équipe du LVA, chaque année.
Nous souhaitons que chaque jeune accueilli puisse devenir acteur de son séjour, qu'il puisse définir lui-même ce qu'il attend de nous. En retour, nous devrons réfléchir sur ce que nous pouvons lui apporter comme aide et avec quelles modalités. Il devra se questionner sur le pourquoi de sa présence ici, sur son désir de rester ou pas et sur les moyens qu'il devra mettre en œuvre pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixé mois par mois ou de manière plus globale.
A défaut de pouvoir se fixer des objectifs par lui-même, nous demandons à l'institution partenaire de définir un projet cohérent pour le jeune dont il nous confie le suivi (cf. «modalités partenaires»). Il pourra s'agir d'un DIPC (Document Individuel de Prise en Charge) si la famille refuse l'offre de contrat de séjour ou si elle n'est plus existante.
Le séjour pourra s'effectuer en plusieurs phases en fonction de chacun et de ses motivations personnelles : un premier temps où le jeune pourra poser ses valises, envisager d'établir une relation de confiance avec nous et réfléchir à sa situation actuelle. Ce sera un temps d'apaisement, de prise de conscience, de rétablissement de liens sociaux, d'expression de désir et de réconciliation avec la notion de plaisir d'apprendre, de comprendre, de découvrir, de rencontrer, d'être en relation, d'agir. (cf. MINART) Un temps d'acceptation de ses difficultés sera, pour lui, la possibilité d'envisager de devoir vivre autre chose, dans un contexte nouveau et valorisant.
Un troisième temps pour définir un projet concret et le mettre en œuvre en fonction des objectifs fixés.
Ces trois temps seront plus ou moins longs en fonction des jeunes accueillis mais nous seront vigilants à ce que le jeune ne s'installe pas dans une routine confortable voir trop ronronnante pour le faire réagir, le motiver dans son projet et surtout pour ne pas que s'instaure une relation de dépendance au lieu d'accueil.
A contrario, notre attention devra se porter sur la prise de risques non-mesurées, pour que le jeune puisse se distancier et s'affirmer, en permanence, dans la relation à l'autre.
«Ce cheminement permettra l'expérimentation de façon différente d'être en relation et d'agir. La découverte et l'adoption de comportements nouveaux pourront lui permettre de se restaurer et d'évoluer vers la construction d'un projet de vie choisie.» - Minart – opus cité.
3 – les modalités de prise en charge
Pour grandir, l'enfant doit savoir d'où il vient et doit apprendre à se séparer de ses parents pour se projeter en ayant suffisamment confiance en lui et les autres.
Pour grandir, l'enfant doit passer par des apprentissages, consolider ses acquis et devenir de plus en plus autonome. Au LVA tous les jeunes seront confrontés à la réalité de la gestion de la vie quotidienne, du vivre ensemble, et avec soi-même. Et c'est ainsi qu'ils pourront appréhender les limites et affronter les difficultés personnelles et collectives, sans violence physique ou verbale. C'est en acceptant la Loi comme une contrainte permettant de vivre ensemble que les jeunes pourront passer de l'errance au choix de Vie. Prendre le risque n'est pas une chose facile dans notre société où l'on passe notre temps à zapper, à consommer, à jeter et à s'isoler de plus en plus des uns des autres.
Nous proposons donc à ces jeunes de prendre ce risque, avec nous, pour les aider à faire l'apprentissage de ce lien, à faire l'expérience de la permanence du lien.
Il s'agit de prendre le risque de la rencontre, prendre l'Autre en compte et ce que cela implique pour chacun d'entre nous, jeunes et adultes compris.
Il s'agit ainsi d'établir le pari d'un collectif harmonieux, qui doit offrir autant de cadres et repères pour s'établir dans la durée.
A - Les conditions d'hébergement
Les jeunes confiés seront hébergés, le matin, le soir, les week-end et durant les vacances, par deux dans des familles d'accueil faisant parties de l'équipe du Lieu de vie «ALIAS-63». Ce seront des familles dont les aptitudes éducatives, les motivations et l'engagement auprès de ces enfants seront affirmés. Un seul des membres de la famille sera responsable (et donc rétribué) de l'accueil des jeunes. Il pourra s'agir de professionnels de l'éducation spécialisée (éducateurs, psychologues,...) motivés par ce mode de prise en charge. Ce seront des personnes très expérimentées dans l'éducation spécialisée, ayant fait un travail sur elles-mêmes et ayant bien intégrer tous les enjeux et l'engagement nécessaire d'un tel accueil.
B - l'organisation de la vie quotidienne au sein de la famille accueillante
Espace de protection et contenance : «la pédagogie utilisée en milieu familial sera le «vivre avec», sur la vie quotidienne, avec ses règles et ses repères, pour que le jeune se confronte, se définisse, et accède ainsi à une meilleure compréhension de lui-même, de ses actes et de ses motivations.» - Minart, op. cité
Le «vivre avec», c'est partager sous le même toit le quotidien le plus prosaïque et le plus total, mais aussi, se faire rencontrer les enfants accueillis, les personnes de passages, la famille, les enfants … dans un partage relationnel non-morcelé.
Il y aura à trouver la juste distance à avoir entre les accueillants et les deux jeunes accueillis chez eux.
Le «vivre avec» se voudra «moins anxiogène, plus apte à la construction, re-constructions affectives ou cognitives, plus propices aux effets thérapeutiques, plus adaptés aux carences graves qui nécessitent le passage par un univers plus «archaïque» où le discours passe par l'épreuve, les preuves de la vie» - Minart op. Cité.
Nous serons vigilants à ce que chaque jeune et nous-même préservent et respectent l'intimité de l'autre avec lequel il partage le lieu de vie: respect de la personne, respect des territoires de chacun, respect du cadre de vie, des règles, du matériel mis à disposition.
Nous serons ouverts à la discussion, à la négociation en cas de problèmes mais certaines règles ne seront pas négociables (voir chapitre sur les interdits).
Nous pensons que c'est en vivant dans l'ici et maintenant à travers la répétition de gestes quotidiens que le jeune peut se structurer, apprendre à vivre avec lui-même et les autres et gagner en autonomie. Ainsi le jeune pourra trouver sa place, avoir des repères, une base de vie commune, de vie sociale pour pouvoir vivre avec les autres. On est pas loin, ici des théories de DELIGNY.
Nous demanderons à chaque jeune de participer aux tâches ménagères quotidiennes que ce soit de leur chambre mais aussi des parties communes, en famille ou sur le lieu d'accueil en journée.
Ils devront élaborer des repas avec notre aide, pour gagner, par la suite, la capacité de les faire seuls.
Les repas ainsi que certaines activités en famille seront obligatoires. Ils seront autant de moments privilégiés pour la discussion, l'échange, le partage de la vie dans l'être ensemble qui s'impose au temps de l'enfant.
Nous nous appuierons donc sur la réalité de la vie quotidienne comme base de l'activité éducative. La relation de départ se créera dans la confrontation à la trivialité de la vie quotidienne. Les jeunes pourront appréhender les limites de ce qui est possible ou pas. Nous éviterons de donner des réponses irréalistes face à leurs frustrations ou leurs souffrances. Par principe, nous différerons toujours les demandes : celles-ci devront être précisées et formalisées pour être prises en compte.
Les horaires seront réguliers autant que possible pour aider le jeune à se structurer dans le temps : temps du lever, des repas, des activités, du coucher, etc... (voir planning).
L'argent de poche sera de 20 euros par mois. Il sera un moyen de gérer un premier budget. Nous serons vigilants aussi sur l'utilisation des sommes allouées pour l'achat de vêtements : pas d'achat inconsidéré.
Nous avons fait le choix d'avoir un niveau de vie et de consommation modeste pour ne pas couper le jeune de ses origines sociales. De part nos valeurs et éthiques de vie, nous proposerons de donner un sens à sa vie, en construisant son avenir, plutôt que de s'orienter vers une consommation à outrance.
Rythme de vie :
heure | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | samedi | dimanche |
7h30- 8h30 | Lever+ douche +petit déjeuner | Zzz
| |||||
9h | LOCAL ou autres selon situation (stage, formation, collège...) | Activités en famille | Activités à la carte | ||||
11h-12h30 | prépa-repas | ||||||
12h30- 13h30 | Repas + vaisselle | ||||||
13h30 14h | Sorties activités de loisirs, rencontres | Repos ou activités libres | |||||
14h-18h | |||||||
18h-19h | Préparation repas | ||||||
19h-20h30 | Repas + vaisselle | ||||||
20h-22h | Soirées discussion, vidéo, jeux de société, lecture | ||||||
22h30 | coucher |
coucher | coucher | ||||
23h |
|
|
|
|
|
|
C- les activités proposées au local en journée
Au Local, de 8 à 18h, nous proposerons aux jeunes diverses activités entendues comme des espaces de médiation - ou comme médiation thérapeutique - pour leurs permettre d'explorer des modes nouveaux d'être au monde et de les sortir de la répétition de leurs symptômes.
Nous favoriserons l'ouverture des adolescents sur l'extérieur afin de diversifier des lieux d'investissement et l'accès à des personnes permettant des processus identificatoires.
Les personnels du Lieu de vie seront présents auprès de chaque jeune pour entendre leurs symptômes et les accompagner dans sa prise en compte c'est à dire apprendre à faire avec, réaliser ce qui leur arrive, en devenir responsable et agir sur son symptôme.
Le local sera aussi un espace de mise en scène de la toute puissance et du fantasme de maîtrise.
Les jeunes auront donc la possibilité de rejouer dans cet espace médiateur de la relation ce qu'ils n'ont pas pu jouer dans le monde symbolique pour enfin trouver une place, accéder à leurs propres désirs et faire l'expérience du lien social.
Les activités, entendues comme espace de rencontrepermettront aux jeunes en difficulté de se construire et se structurer en passant de l'agir au symbolique, de la pulsion au désir, du familial au social. Ce processus d'évolution sera plus ou moins long en fonction des problématiques de chaque enfants car avant de vouloir participer au monde, il faut que les jeunes se sentent entourés, acceptés, portés. Les éducateurs seront donc là pour accompagner les jeunes dans ce passage vers la voie de l'autonomie et de la responsabilité.
Nous envisagerons donc le Local comme un lieu d'aventure et de découverte, ouvert à la circulation des personnes, ancré sur un territoire vivant, riche de lieux, de personnes et d'activités. Les liens sociaux se feront donc en interne, en introduisant l'extérieur à l'intérieur et en favorisant, quand le jeune se sentira prêt, sa propre externalité.
Au local, les jeunes participeront à toutes les activités : certaines seront obligatoires (celles liées à l'organisation de la vie collective sur le lieu comme l'atelier chantier, l'atelier cuisine, les tâches ménagères, le soin aux animaux...) d'autres seront choisies.
Le lieu d'accueil (le local) sera une petite ferme à rénover en partie, ou pourra se faire un potager, un élevage de petits animaux (poules, lapins, oies ...).
La présence d'animaux plus imposants se fera au coup par coup, en fonction des opportunités de gardiennage. En effet, certains éleveurs se sont engagés à nous confier quelques-uns de leurs animaux, afin que les jeunes puissent découvrir plusieurs espèces animales. Ainsi, nous pourrons bénéficier et garder durant quelques jours des ânes, des chèvres, des chevaux, des moutons, des chiens.
Le matin sera consacré aux activités obligatoires et à la réalisation du projet individuel : RDV, entretiens individuels, l'atelier d'orientation, remise à niveau ou maintien des acquis, atelier de «savoir-être» c'est à dire les ateliers à visés thérapeutiques (art-thérapie, musicothérapie, jeux de rôle, jeux coopératifs, sophrologie, relaxation etc... ).
Après le repas et une pause entre 13 et 14h, les activités, les «savoir-faire», reprendront et seront axés sur l'extérieur: sport (foot, tennis, escalade, accrobranche®,randonnée,...) atelier VTT, jardinage, chantier, ...
En fin de journée, après la prise d'un goûter, vers 17h, s'en suivra un temps de «débriefing» ou chacun évoquera ses ressentis, ses difficultés, comme un retour sur les activités, sur la journée vécue et la préparation de la journée à venir, avant un retour en famille. En cas d'événements violents entre enfants ou entre enfant & adulte, cette espace d'échanges permettra à l'ensemble des personnes présentes d'identifier ce qui a fait violence, à partir des ressentis de chacun et d'analyser le phénomène violent et ce qui l'y a conduit (cf. synthèse de l'ANESM sur les conduites violentes dans les établissements accueillant des adolescents).
De manière exceptionnelle nous organiserons des sorties en ville : cinéma, musée, piscine, spectacle.
A peu près tous les quinze jours, trois semaines, nous envisageons une sortie à la médiathèque de Saint-Eloy-les-Mines. Ce temps pourra s'associer à la nécessité de faire les courses importantes.
Si le jeune souhaite s'inscrire dans des activités sportives ou culturelles, nous l'accompagnerons dans ses projets. Ce sera à la famille accueillante de gérer ces temps là, en soirée durant la semaine et les week-end.
D- La prise en charge individuel
Nous accompagnerons chaque jeune à tous leurs RDV que ce soit au CMPP, à l'hôpital et lors des visites médiatisées et en hébergement auprès de leurs familles. Nous souhaitons qu'il bénéficie d'un médecin référent sur le territoire pour effectuer un bilan santé à leur arrivée et un suivi médical approprié (suivi des vaccins..). Nous les emmènerons chez le dentiste, chez l'orthophoniste... en fonction de leurs besoins. Un éducateur (responsable ou suppléant) de l'association sera référent de chaque adolescent. Si possible et de préférence, le référent ne sera pas celui qui l'héberge. Des entretiens individuels seront organisés pour élaborer le projet individualisé et en faire le point, pour évoquer les relations du jeune avec sa famille, pour le recadrer et évoquer ce qui fait difficulté, pour le motiver et le valoriser dans ses actions et réalisations.
E- L'atelier cuisine
Cet atelier représentera une activité à la fois de soin et d'apprentissage. Les repas sont un moment fort de la journée fait de partage, d'échange et de convivialité. L'un des objectifs se situera au niveau des apprentissages comportant une part d'organisation (établir les menus, faire la liste des courses, aller faire les achats et ranger les denrées, faire la vaisselle, connaître les bases de l'hygiène...) et une part de préparation jusqu'à la dégustation. Nous mangerons le plus possible des aliments d'origine biologique. Nous pratiquerons le tri sélectif et réaliserons un composteur pour les déchets organiques.
Cet atelier aura d'autres objectifs comme la socialisation, la revalorisation à travers l'image que le jeune donnera de lui-même en proposant le plat préparé pour les autres. Accompagné par un adulte, le jeune pourra évoquer avec lui ce que la nourriture évoque pour lui, son rapport à l'alimentation (goût, dégoût, trop ou manque d'appétit...). Cet atelier sera aussi une manière d'aborder la diététique et de découvrir des plats méconnus, qu'ils soient typiquement du terroir ou complètement exotiques.
Redonner le goût du bien-manger, de la sustentation est un enjeu important pour des jeunes trop souvent tenus éloignés des plaisirs de la table.
Un animateur sera désigné pour le déroulement de cette activité (cf. fiche de poste). Des compétences ont été repérées (cf. fiche contact).
F- les ateliers thérapeutiques
Ils seront destinés à donner aux jeunes la chance d'explorer de manière ludique et motivante leurs potentiels, de faire émerger le meilleur d'eux-même, d'apprendre à mieux sentir ce qui se passe en eux et à mettre des mots sur leurs maux, sur leurs ressentis. Ils auront comme objectifs d'améliorer leurs compétences relationnelles et de retrouver une confiance en soi. A travers ces activités, ils apprendront à mieux se sentir dans leurs corps et dans leur peau, à augmenter leur élan vers la vie, leur motivation, leur enthousiasme et leur curiosité. Ils pourront exprimer leur différence avec sérénité. Ils apprendront à canaliser leur énergie et leur violence.
Il s'agira d'ateliers créatifs et d'expression comme la musique, les arts-plastiques, les jeux coopératifs, la sophrologie, le cheval, la randonnée, les jeux de rôle, le théâtre forum... .
Sur le territoire, nous avons repéré et identifié des personnes ayant ces types de compétences : musicothérapeute, art-thérapeute, «walking-coach», arts du spectacle (cf. fiches contact)
G- l'atelier chantier
Cet atelier aura des vertus pédagogiques et d'apprentissages. Il impliquera les jeunes dans la vie du local en l'améliorant et en le rendant plus beau, plus fonctionnel et adapté. Il permettra aux jeunes d'acquérir des connaissances manuelles et techniques, d'utiliser des outils et matériaux, d'acquérir des gestes et savoir-faire professionnels par le biais d'une approche basée sur la mise en situation pratique dans le cadre d'une réalisation collective, avec l'aide d'adultes compétents. Nous espérons que cet atelier mobilisera les adolescents et leur permettra de (re)découvrir le goût du travail, de l'effort et de la finalité.
Nous ferons en sorte de mettre les jeunes en situation d'acteurs en les impliquant dans l'élaboration de plans, de choix et d'achat de matériaux,etc... et ainsi favoriser leurs immersions dans le champ professionnel.
Nous bénéficions de multiples compétences d'artisans, auto-entrepreneurs sensibles à notre projet et prêts à proposer leurs interventions en lien avec les jeunes du LVA (cf. fiches contact).
H- l'atelier d'orientation
La plupart des enfants qui seront accueillis sur le Lieu de vie auront eu des parcours scolaires chaotiques et seront même en décrochage, en rupture scolaire durable. Cet atelier se fera en individuel et l'accompagnement éducatif se fera de manière serré, structuré et adapté à chaque jeune afin de les remobiliser dans l'apprentissage des savoirs fondamentaux et les orienter vers l'élaboration d'un projet d'orientation scolaire, d'apprentissage ou professionnel. Nous l'aiderons à la construction d'un parcours adaptée à son âge, son niveau et à ses choix. Nous ferons en sorte que les jeunes reprennent confiance en eux-même et se sentent capables de parvenir au terme d'un projet. Nous leur proposerons d'effectuer de nombreux stages auprès d'entreprises et nous nous appuierons sur un réseau de professionnels sur le territoire pour découvrir les métiers pour qu'enfin puisse se dessiner une orientation vers des structures adaptées à chacun d'entre-eux (GRETA, ADEF+, CEP, CFA...). Pour les plus jeunes, nous pourrons les ré-orienter en structures classiques mais dans des classes adaptées et convenir avec les établissements d'un retour progressif à des parcours scolaires. Un partenariat sera donc à définir auprès de chaque établissement avec la constitution de conventions.
L'animation de cet atelier sera assurée par les salariés permanents d'ALIAS-63.
I- l'atelier VTT électrique
cf. dossier «pour la mobilité & l'autonomie de nos jeunes», en annexe
J- les groupes d'expression
Chaque jour, les jeunes et les adultes auront la possibilité de s'exprimer sur leurs ressentis de la journée lors du debriefingprévu en fin de journée.
La création d'un environnement participatif fondé sur l'équité, contribuera à développer le raisonnement moral et la responsabilité des adolescents. Ils devront être associés à la vie du Lieu pour la création des règles de vie commune, l'élaboration et la révision du règlement de fonctionnement, la participation du Conseil de Vie Sociale (cf. ANESM).
Nous organiserons, plusieurs foispar an et à la demande des enfants, un Conseil de Vie Socialcomme lieu d'échange et d'expression sur toutes les questions liées au fonctionnement du lieu d'accueil.
Cf note sur le Conseil de Vie Social à lire en annexe.
K- les avantages d'un accueil à la ferme
Nous pensons que l'accueil de jeunes en difficultés à la ferme peut leur apporter un modèle de vie en lien avec la nature (espace, saisons, ressource, approvisionnement) et la ferme (animaux, cultures, bois...), qui rythment la journée (lever, repas, activité, coucher).
La relation des jeunes aux animaux peut se révéler être un support éducatif et affectif intéressant : en effet, s'occuper d'animaux peut permettre d'aborder divers aspects de la vie : la naissance, les soins, la vie, la mort, l'alimentation, la reproduction... mais aussi combler ou reporter un manque affectif en prenant soin de l'animal.
Les «Activités Associant l'Animal» (AAA) constituent une véritable technique d'intervention auprès de jeunes en difficulté mais aussi auprès d'autre public comme les personnes âgées, les personnes handicapées mentales, les SDF etc ... . De nombreuses expériences dans divers établissements et lieux de vie montrent que, si cette activité est bien intégrée dans la pratique, elle peut devenir un bon outil éducatif, thérapeutique, sociabilisant. Auprès des enfants en grande difficulté, l'animal participe à un projet de développement , au maintien et à la reconstruction psychique de l'individu. Il peut être un confident qui rassure et apaise et redonner confiance à l'enfant car les animaux de compagnie sollicitent l'enfant sur des terrains affectifs et émotionnels. (voir article dans les ASH de mars 2007).
4 - Règles de vie et interdits
Les soirées se partagent dans la maison au sein de la famille d'accueil. Les soirées à l'extérieur seront accompagnées. Si les jeunes demandent à sortir seuls, elles seront l'objet d'une concertation.
L'usage de la télévision est limité à quelques heures par semaine en fonction de l'intérêt éducatif ou du film. La télévision ne sera pas allumée au hasard, mais selon des programmes repérés, en commun.
Les portables seront interdits aux jeunes sur les temps d'activité et durant les repas. Ils pourront être récupérés entre 13 et 14h et à la fin des activités. Les jeunes pourront avoir l'usage de leur portable dans le lieu d'accueil familial et la gestion se fera au cas par cas. Les contacts téléphoniques seront possibles pour maintenir les liens familiaux ou pour faire des démarches. Nous serons vigilants à ce qu'il n'y ait pas de consommation abusive.
Un ordinateur sera à disposition pour travailler, voir même faire des jeux sans excès. L'usage et les temps d'utilisation seront à négocier.
Nous demanderons aux jeunes d'avoir un langage, un comportement, une hygiène respectueux de lui-même et des autres. Si besoin est, nous accompagnerons le jeune vers un mieux-être, un mieux-vivre à ce niveau là.
La consommation de tabac pourra être autorisée à partir de 16 ans, exclusivement, avec l'autorisation des parents. La consommation de tabac avant 16 ans sera interdit conformément à la loi.
Les interdits : l'introduction et/ou la consommation d'alcool et de drogues (toutes substances psychoactives comme l'alcool, le cannabis, l'héroïne, la cocaïne, les ecstasy, les médicaments non prescrits etc...) dans le lieu de vie seront interdits.
Toutes formes de violence physique, verbale et morale seront interdites.
Les relations sexuelles entre personnes accueillies ou entre accueillis et accueillants seront interdites.
Toutes transgressions de ces interdits impliqueront discussion et sanction. Si nous constatons aucune évolution en cas de transgression et après recadrage, et, ou si le jeune passe à l'acte et met en danger sa propre vie et celle d'autrui, nous pourrons décider d'interrompre le séjour.
5 - les modalités de travail avec les parents
Nous nous sommes référés aux textes de Loi, pour comprendre les enjeux du soutien à la parentalité (Loi du 02 Janvier 2002, Loi du 04 Mars 2002 relatives à l'autorité parentale et la Loi du 05 Mars 2007, réformant la Protection de l'Enfance). Nous distinguerons les diverses formes de placement, que ce soient les accueils provisoires, en assistance éducative et / ou judiciaire.
Lors d'un placement, l'autorité parentale reste acquise aux parents sauf décision judiciaire contraire.
Nous savons que c'est dans la continuité de l'élaboration des liens entre l'enfant et ses parents que l'enfant peut se structurer et se construire. Il nous parait donc impératif de maintenir et entretenir ces liens par un soutien à la parentalité affirmant qu'ils restent les parents de l'enfant même s'ils n'ont plus la responsabilité des soins quotidiens.
Le soutien à l'exercice de l'autorité parentale se révèle être un outil de la Protection de l'Enfance, dés lors qu'il s'inscrit dans le droit des enfants à avoir des parents qui exercent leurs responsabilités. Nous contribuerons, donc, à soutenir les parents dans la mise en œuvre de leurs responsabilités tout en protégeant le jeune d'un danger ou d'un risque de danger. En effet, l'intérêt supérieur de l'enfant vient fixer les limites du travail avec les parents : l'implication de ces derniers ne devra pas nuire à la protection de l'enfant (cf. ANESM).
Le Lieu de vie est entendu comme pouvant être un espace transitionnelpour le jeune entre lui et sa famille. Nous favoriserons le maintien du lien par divers moyens : courrier, téléphone, rencontres sur site, portes ouvertes, entretiens éducatifs, visites médiatisées (en externe). Comme prévu dans les modalités d'admission, nous co-construirons le Projet de l'enfant, lors d'entretiens sur le lieu, par courrier ou par l'intermédiaire du référent ASE ou autre. Nous ne manquerons pas d'informer ou de demander l'aval des parents pour toutes démarches prévu pour l'enfant mais aussi d'évoquer avec eux ce qui fait difficulté, ses progrès et évolutions.
La réalisation de la mission du Lieu de vie suppose des postures de respect, de reconnaissance des parents, y compris avec leurs limites, voir leurs failles. Nous rechercherons la coopération des parents et leur implication dans le respect de ce qu'ils sont (cf. ANESM).
Nous serons soucieux de créer une alliance avec la famille plutôt qu'une concurrence. Et s'il y a concurrence, nous ferons en sorte de transformer le concurrence en alliance pour permettre au jeune à s'autoriser à puiser sur ce lieu de vie la nourriture affective et éducative nécessaire à son épanouissement.
Ce concept d'alliance désigne un type de relation qui permet la proximité tout en conservant la distance, de construire une place distincte sans connivence ni rivalité. L'alliance sera une pratique ajustée aux besoins de l'enfant, aux difficultés des familles. Elle permettra la lucidité sans jugement sur les carences parentales. Elle permettra de respecter, de soutenir et de développer les compétences des parents sans être dans une attente imaginaire de ce que ces parents devraient être pour leurs enfants.
Les familles qui le désireront (et en fonction de l'ordonnance de placement ou des modalités de placement) pourront venir rendre visite à leur enfant notamment les week-end et pourront être hébergées sur le local de jour.
Un entretien éducatif sera proposé pour formaliser l'accueil de la famille et convenir avec elle des modalités de rencontre. En effet, le jeune aura le choix de rester avec ses parents le week-end de jour comme de nuit ou de rentrer le soir dans sa famille d'accueil. Cette formule aura l'avantage de permettre à l'enfant de rencontrer sa famille sur un lieu neutre et de ne pas être «intrusé» sur son espace de vie familial. En cas de problème, un permanent se rendra disponible pour aider à dépasser le moment difficile en allant rencontrer la famille et l'enfant au local.
Nous envisagerons des temps individuels de réflexion et d'élaboration avec l'adolescent sur sa situation familiale. Ces temps devront lui permettre d'exprimer ses émotions et ressentis suite aux visites ou temps d'hébergement (cf. ANESM).
6 - les modalités de travail avec les partenaires concernés par la situation du jeune
Les partenaires éducatifs, pédagogiques et soignants seront indispensables auprès des jeunes car la nécessité d'intégrer le jeune à la société est le but ultime recherché pour son évolution. Nous devrons donc travailler avec l'ensemble des personnes qui ont des connaissances à transmettre et à partager. Nous travaillerons aussi avec toutes les structures existantes et envisageons d'établir des conventions de prise en charge, des conventions de fonctionnement, des contrats avec eux afin d'établir un cadre légal et sécurisant et présentant des objectifs de travail. Une place sera réservée pour accueillir un jeune d'un autre département par le biais de convention ou d'accord de réciprocité. Nous ferons en sorte de contribuer le plus possible à la cohérence et à la continuité des actions menées auprès de l'enfant dans leurs dimensions éducatives, pédagogiques, thérapeutiques et sociales et veillerons à ce que soit précisée la répartition des rôles entre les divers services et le lieu de vie. Une stratégie partenariale pourra être définie en fonction de chaque situation.(cf ANESM).
Nous travaillerons avec des structures susceptibles de répondre aux divers besoins de l'adolescent tant dans le domaine de la scolarité, de la santé, de l'insertion... .
Le cadre partenarial devra différencier les places de chacun sur un mode interactif au lieu de les différencier sur un mode hiérarchisant. Cette configuration qui structurera la place du Lieu de vie comme un des autres partenaires, la famille du jeune comprise, n'est pas sans incidence sur la façon dont va se structurer la place du jeune pour lui permettre d'accéder à une position de sujet, acteur de sa propre histoire.
Nous nous positionnerons donc comme partenaire des services placeurs que ce soit l'ASE, la PJJ, le magistrat ou d 'autres associations de la Protection de l'Enfance.
Nous exigerons qu'il y ait un référent du jeune, désigné par le service, afin de convenir avec lui de toutes les modalités de travail en partenariat. Nous souhaitons que ce «tiers désigné» comprenne tout ce que cela implique dans ce qu'il engagera dans sa relation au jeune confié mais également, avec la famille. Nous insisterons sur les termes du suivi et de présence dudit référent dans les instances d'analyse et d'accompagnement. Nous souhaiterons que ce référent s'implique dans la pré-admissions et l'admission du jeune dans le LVA, dans son accompagnement auprès de sa famille et qu'il participe aux réunions de synthèse et organise avec nous la réorientation du jeune en fin de prise en charge ou lors d'une rupture suite à des passages à l'acte grave.
Nous organiserons des réunions de synthèse (ensemble du matériel clinique récolté devra être mis par écrit en vue du partage des observations avec l'ensemble des intervenants directs mais aussi ceux qui sont plus éloignés). Elles auront pour objet de vérifier l'évolution de l'enfant et de sa situation familiale d'un temps à l'autre, d'une année sur l'autre, de réorienter la prise en charge en fonction de cette évolution et de préparer la sortie de l'enfant dès que l'ensemble des intervenants en vérifiera la possibilité.
Nous nous appuierons sur les recommandations de l'ANESM pour rendre cohérent la démarche partenariale et nous resterons vigilant quant à la pratique du partage des informations à caractère secret concernant l'enfant et sa famille.
7 - les partenariats mobilisés
Dans un premier temps, nous avons informé l'association les CILEs (Compagnons de l'Initiative Locale et d'Entraide) de notre démarche de répondre à l'appel à projet. Membres aussi de cette association, nous pensions qu'elle pourrait être éligible dans le cadre de l'appel. Ce qui ne fut pas le cas, nous avons donc dû créer une autre association ALIAS-63. Par contre, les CILEs nous ont permis d'avoir un soutien de ces membres et de nous mettre en lien avec de nombreuses personnes intéressées, de prêt ou de loin, par ce projet (thérapeutes, animateurs, éducateurs...).
Dans un second temps, il nous paraissait important de nous rapprocher de nos élus locaux et de territoire. Nous avons contacté le SMAD puis nous avons pris un RDV avec Mr Favier (Président de la Communauté de Commune «Cœur de combrailles» et Mme Marty (agent de la Communauté de Commune). Avec leurs soutiens, nous avons pu présenter notre projet à Mr Girard (Conseiller Général) et devant le conseil communautaire.
En parallèle à ces démarches, comme nous avons fait le choix de l'innovation, nous nous avons pris RDV avec Mr Pierret de l'ISTRA afin de convenir avec cet institut d'un programme de formation des futurs salariés avant et après l'ouverture du Lieu de Vie. (cf. courrier en annexe)
Nous souhaitons nous fédérer à d'autres Lieux de Vie et au GERPLA. Nous avons commencé à établir une relation avec eux et souhaitons la poursuivre. (cf. courrier en annexe).
Nous avons eu un entretien avec Auvergne Active qui nous a permis de valider notre budget prévisionnel et qui pourra nous permettre de bénéficier d'un DLA (Dispositif Local d'Accompagnement) ainsi que d'accéder à des garanties d'emprunt bancaire, voir même à des financements remboursables, notre projet étant éligible à leurs critères d'attribution.
Nous attendons une réponse de l'AVISE qui propose des outils permettant de voir si notre projet se situe du côté de l'innovation concernant son futur statut juridique c'est à dire la création d'un multi-sociétariat, de type SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif).
Pour la réalisation du budget, nous avons interpellé la MAIF (société d'assurance), la CAMIF (mobilier) et des artisans qui nous ont envoyé des devis.(cf. Voir annexe).
ALIAS-63 devra se doter d'un local pour ses activités en journée : nous avons rencontré un agent immobilier qui nous a fait visiter une ferme et qui nous a mis en lien avec le vendeur. Ensemble, nous avons eu un RDV avec Maitre Espagnol, notaire sur St Gervais d'Auvergne, pour la signature d'un compromis de vente.( cf. annexe).
Nous nous sommes rapprochés du Foyer de l'ADAPEI de Saint Priest des Champs, et plus particulièrement de son directeur, Mr Eudier, d'une part pour convenir de la nécessité de participer à des actions communes pour rapprocher nos publics et les insérer dans la vie locale et culturelle et d'autre part pour mutualiser nos moyens en terme de partenariat (avec la psychiatrie par exemple), sur un plan matériel (commande groupé d'achats, co-voiturage) et en terme de moyens humains (temps de la psychologue, conseil en comptabilité, gestion...). Mr Eudier nous a envoyé un courrier, lisible en annexe.
Nous avons eu un entretien avec le Docteur Peigneux pour lui exposer notre projet et lui demander sa participation : il souhaite superviser l'équipe et est prêt à recevoir les adolescents que nous accueillerons en psychothérapie individuelle si besoin.(cf. Fiche contact, CV, courrier et devis en annexe).
Nous avons créé un partenariat avec Mr Mathieu (ancien consultant et formateur en hygiène hospitalière) pour la partie hygiène et sécurité.
Nous avons rempli des dossiers de demande de subventions auprès de fondations (Peugeot, Matra...) pour le projet VTT et souhaitons en faire auprès d'autres fondations axées sur l'innovation sociale (Macif, fondation de France...).
Pour l'instant, nous nous sommes rapproché uniquement de la Banque Populaire pour ouvrir un compte et faire une demande d'emprunt. Nous souhaitons faire jouer la concurrence et nous rendre dans d'autres banques comme le Crédit Mutuel ou le Groupe Crédit Coopératif.
Un travail important reste à faire nécessitant du temps pour, notamment, créer un partenariat avec la psychiatrie infanto-juvénile, les médecins, les infirmiers du secteur. Il en sera de même pour se rapprocher des écoles et collèges, des établissements spécialisés (IME, ITEP, …), de la mission locale, des organismes d'apprentissages etc... .
territoire | Pédagogique, thérapeutique |
| foncier | Démarche de projet | Innovation |
Mr ***** | Dr ******* |
| Agent immobilier | Les CILES | AVISE |
Mr ****** | arthérapeute |
| Vendeur | Banque | ISTRA |
Mr ****** | musico-thérapeute |
| artisans | assurance | Auvergne active |
Les élus communauté de communes | Walking coach |
| notaire | CAMIF | GERPLA |
| VTT |
| conseillers | fondations |
|
Mr ******* SMADC | chantier |
|
| comptable |
|
Mme ****** Cœur de Combrailles |
|
|
| Auvergne active |
|
Mr ****** ADAPEI |
|
|
| Hygiène & sécurité alimentaire |
|
8 - La supervision et l'analyse des pratiques:
Il nous paraît indispensable de pouvoir disposer d'une instance de supervision et d'analyse des pratiques comme lieu de réflexion sur nos pratiques pour clarifier nos propres implications dans le processus éducatif.
La supervisionest un espace offert au salarié afin qu'il puisse réfléchir sur ce qu'il met en jeu en tant que personne dans sa pratique quotidienne auprès des usagers. C'est un espace où la personne va analyser les phénomènes transférentiels et contre-transférentiels dans le cadre de son activité de travail. Elle a pour but d'aider des personnes en situation potentielle ou avéré de souffrance parce que confrontées à la souffrance des jeunes.
Elle vise à obtenir une meilleure compréhension de soi-même en rapport avec le travail que l'on effectue : le jeune reste, à ce niveau là, le centre de la supervision. Elle vise à faire réfléchir sur le déroulement de l'action éducative et sur les aspects contre-transférentiels : attitude de l'accueillant, réponses du jeune, prise de conscience de l'accueillant face à une situation, évaluation du besoin d'aide du jeune. La supervision permet de mettre les résonances émotionnelles et le niveau d'implication à partir d'un matériel clinique apporté par l'accueillant.
La personne doit pouvoir y aller par choix personnel basé sur le volontariat.
Le LVA proposera cet espace ressource à tous les permanents, salariés qui le souhaiteront. La première rencontre avec le superviseur sera obligatoire. Nous proposerons une dizaine de séances par an.
L'analyse des pratiquesconcerne le professionnel et porte sur les actes et les gestes qu'il peut poser dans le cadre de l'exercice de son métier.
Il apporte un éclairage disciplinaire sur les pratiques et leurs conséquences pour les jeunes, ainsi qu'une aide à la théorisation de la pratique.
L'analyse des pratiques permettrait de formuler des problèmes voisins ou similaires, de partager des solutions, de s'entraider mutuellement, de définir des orientations, de permettre une diminution de l'anxiété en découvrant que l'on fait face aux même difficultés (ex: sentiment de rejet, d'agacement, de culpabilité etc..). Il pourra conduire l'équipe à une réflexion collective sur des situations de violence, par exemple, et sur l'adéquation des réponses à apporter.
Cet espace aura un caractère obligatoire contrairement à la supervision. La fréquence des séances sera d'une fois par trimestre à une fois par mois en fonction des demandes de l'équipe.
Un autre espace de réflexion sera proposé à l'équipe : il s'agira de la régulation d'équipepour que chacun puisse exprimer son fonctionnement et ses dysfonctionnements dans le groupe et ainsi produire une meilleur articulation entre les membres, une dynamique de groupe efficace face aux aléas et contraintes de la prise en charge des adolescents.
Cet espace sera obligatoire et la fréquence des séances sera d'une fois par trimestre à une fois par mois.
9 - le personnel
L'association ALIAS-63, si elle est autorisée à gérer le Lieu de Vie, sera responsable de son action mais aussi des personnels qu'elle emploiera. A ce titre, elle devra vérifier si ces personnes ont le droit et la capacité à exercer la fonction d'encadrement des mineurs.
Les compétences des futurs salariés à accueillir et accompagner les adolescents pourront venir des expériences de vie professionnelles ou bénévoles, d'une pratique professionnelle en rapport avec le projet ou d'un diplôme.
La délivrance, nécessaire au recrutement d'une personne, du bulletin N°2 du casier judiciaire aux structures travaillant auprès des mineurs et qui sont fixé par décret (N°2007-417 du 23 Mars 2007) sera exigée auprès du personnel avant toute signature de contrat de travail.
Le Lieu de Vie ALIAS-63 sera autogéré et indépendante des administrations de tutelle mais n'exclura pas l'exigence du contrôle.
Les permanents responsables, les suppléants responsables et autres intervenants (si ces derniers le souhaitent) devront participer directement à la création et à la gestion de la structure et cela nécessitera une coopération des accueillants entre-eux. Les responsabilités seront partagées dans leur globalité par l'ensemble des permanents et suppléants responsables.
L'association ALIAS-63 veillera à ce que l'ensemble des acteurs de ce projet puissent se doter d'une identité collective, à ce que le personnel adhère au projet et qu'il le voit comme une manière de faire sa vie et de la gagner mais aussi qu'il envisage ce travail social comme un acte de résistance.
Arrimer un Lieu de Vie, c'est professer :
Travailler en Lieu de Vie n'est pas une simple profession mais plutôt un choix de vie et un choix professionnel.
Pour recruter les futurs permanents responsables et suppléants responsables ainsi que les animateurs et intervenants, nous avons élaboré des fiches de postes pour chaque poste, ce qui nous aidera à établir des critères de sélection pour recruter l'ensemble du personnel.
Nous avons commencé à établir une liste de personne susceptibles de répondre à l'appel à candidature. Nous avons réalisé des fiches contacts qui contiennent pour certaines un CV et une lettre de motivation, visible en annexe.
Nous avons établi un planning prévisionnel d'intervention et un tableau des effectifs ETP par type de profil de poste. + organigramme, taux d'encadrement répartition des temps de présence sur une période type.
10 - les dispositifs de suivi du projet et de son évaluation
Lors du lancement du projet, un comité de pilotage, composé de responsables organisationnels de la maîtrise d'ouvrage, sera nommé afin d'en assurer le suivi.
Un chef de projet de la maîtrise d'ouvrage sera désigné, il veillera à ce que la date prévisionnelle de démarrage du projet soit respecté.
Une équipe projet sera désignée où nous souhaitons y voir apparaître :
1 représentant du Conseil Général
1 représentant de LVA ou FA
3 personnes de l'innovation et de l'expérimentation sociale comme le GERPLA, l'ISTRA et u membre d'une association pratiquant l'analyse systémique
1 chef de projet LVA
le président de l'association ALIAS-63
1 représentant du monde médicale (pédopsychiatre)
1 élu des collectivités du territoire (président de la Communauté de communes ou son représentant désigné)
1 membre d'association œuvrant dans le secteur de la Protection de l'Enfance (ex :ARAMIS, ADEPAPE...)
Nous souhaitons vivement associer à ce comité de pilotage des experts (GERPLA, ISTRA,Thérapeute systémique) pouvant donner un avis sur un point nécessitant des compétences techniques, théoriques ou méthodologiques que l'équipe projet ne posséderaient pas.
Ce comité pilotera le projet jusqu'au démarrage de l'activité et jusqu'à sa totale autonomie. Il aidera les porteurs du projet à dépasser ses difficultés en lui donnant des conseils et des orientations stratégiques pour le bon déroulement de l'activité.
A la fin du projet, le comité de pilotage se transformera en comité de suivi et aura pour mission d'évaluer le projet dans sa réalisation. De ce fait, certains membres du comité de pilotage pourront alors sortir du processus d'accompagnement pour laisser la place à d'autres représentants qui souhaitent s'investir dans la phase d'évaluation.
L'évaluation, en interne, se fera par la mise en place d'outils d'analyse tel que la supervision et l'analyse des pratiques et sera envisagée en externe par la mise en place du comité de suivi et d'évaluation.
Dans ces espaces, nous souhaitons qu'il soit possible de réinterroger régulièrement nos valeurs, nos moyens et méthodes au regard des besoins des enfants. Nous nous appuierons sur des outils divers comme le journal de bord, les comptes rendus de réunion de synthèse ou de concertation, les projets individuels, les notes de situation et d'évolution pour analyser le fonctionnement et les résultats par différentes approches – pédagogiques, éducatives,thérapeutiques, gestionnaires et historique.
En terme d'évaluation externe, nous envisageons la mise en place d'un comité de suivi et d'évaluation et nous nous appuierons sur le référentiel du GERPLA (cf. annexe) tout en prenant en compte les préconisations de l'ANESM.